Pour avoir accès à cette ressource, vous devez être prescripteur de ce produit


Pour avoir accès à cet article, vous devez posséder ce produit : Veuillez répondre à la question ci-dessous pour accéder à ce complément produit.


Photographie d'un enfant qui lit un livre

© S. Kobold / fotolia

Erwan, 8 ans, est scolarisé en classe d’ULIS-Ecole (anciennement CLIS) spécialisée dans l’accueil des enfants ayant des troubles importants des apprentissages (dysphasie, dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, troubles de l’attention…). Lors de ses premières années d’école, les difficultés d’Erwan ont été repérées d’abord sur le versant langagier, par un retard de parole et de langage puis diagnostiquées en Moyenne Section de maternelle par un bilan en orthophonie.

Erwan avait beaucoup de mal à communiquer avec ses pairs et les adultes, avec un langage peu structuré, parfois incompréhensible pour les autres. La même année un bilan en psychomotricité a été préconisé en raison de difficultés de motricité globale et fine. Erwan a beaucoup de difficultés à dessiner, utiliser les outils (crayons, feutres, ciseaux), il tombe souvent et semble avoir peu d'équilibre. Le diagnostic conclue à un retard psycho-moteur global dans les domaines moteur, praxique, et temporaux-spatiaux.

Des suivis sont donc mis en place à l'extérieur, et les enseignants successifs d'Erwan aménagent les apprentissages afin de l'aider à progresser à son rythme. Son niveau de compétences scolaires en fin de GS n'a pas permis à Erwan de poursuivre au CP. Un maintien en GS a donc été proposé et accepté par la famille, bien consciente des difficultés de leur enfant et souhaitant lui accorder plus de temps pour évoluer. En fin d'école maternelle, Erwan a obtenu une place dans une classe spécialisée dans les troubles des apprentissages (ULIS). Cela lui permet de progresser à son rythme et d'avoir les aménagements nécessaires aux besoins repérés.

Les troubles multi-dys : de quoi s'agit-il ?

Ce sont des troubles structurels, durables. Il ne s'agit ni d'un retard simple dans les apprentissages, ni d'une déficience intellectuelle.

La dysphasie : trouble du langage oral, structurel, permanent, spécifique et sévère des performances verbales en regard des normes établies pour l'âge sans lien avec un déficit auditif. Elle se présente sous différentes formes : expressive (difficulté à trouver ses mots, parole inintelligible en raison d'une phonologie déformée, contenu du langage peu informatif, inadéquat), réceptive (atteinte de la compréhension, incapacité à reconnaître les sons), mixte.

La dyslexie : trouble du langage écrit qui pénalise la lecture et l'écriture, entravant l'acquisition des automatismes d'apprentissage (souvent associée à la dysorthographie qui en est une conséquence).

La dyspraxie : trouble de l'automatisation de la planification et de la coordination des gestes. Il peut s'agir d'une dyspraxie visuo-spatiale (repérage sur une feuille, exploration d'un texte, saut de mots ou de lignes) ou d'une dyspraxie gestuelle (habillage, boutonnage…)

La dyscalculie : trouble neurologique qui affecte les activités logico-mathématiques (raisonnement, construction et utilisation du nombre).

Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité : dysfonctionnement des capacités attentionnelles qui empêchent le traitement de l'information.

Le trouble mnésique : dysfonctionnement de la mémoire, de la capacité d'acquérir, de conserver, et de restituer une information.

Le repérage consiste à identifier les difficultés mais seul le diagnostic permet de différencier un simple retard d'un trouble durable. Le diagnostic est toujours un acte médical réalisé grâce à plusieurs bilans en fonction des symptômes : bilan orthophonique, psychomoteur, ergothérapique, psychométrique, orthoptique.

Les aménagements et adaptations pédagogiques pour favoriser les progrès dans les acquisitions :

  • Les aménagements spécifiques dans chaque domaine (oral, écrit, motricité, mathématiques, repérage spatial…) sont nécessaires.
  • Aménagements généraux :
  • Utiliser un langage simple, un discours minimal et explicite contenant une information à la fois.
  • S'appuyer sur des supports visuels.
  • Eviter l'implicite, l'humour et le second degré.
  • Aider à l'organisation pratique (rangement, gestion agenda, cahiers).
  • Aider à la mémorisation (résumer régulièrement, surligner infos utiles, utiliser les tableaux outils, tables de multiplication par exemple).
  • Adapter également les évaluations (permettre de passer par l'image, avoir plus de temps, réduire le contenu).
  • Planifier l'activité pour aider l'enfant à démarrer et à s'organiser.
  • Instaurer des repères temporels avec un timer pour cadrer l'activité.
  • Pour le jeune enfant, laisser plus de temps pour l'habillage.
  • Ne pas pénaliser pour la vitesse ou la qualité de l'écriture.
  • Réduire le coût graphique par l'intermédiaire de photocopies, de textes à trous, favoriser l'utilisation d'un ordinateur personnel, avoir recours à un élève scripteur.
  • Laisser plus de temps pour copier les devoirs dans le cahier de texte, vérifier que tous les devoirs sont notés avant la sortie de classe.
  • Utiliser des gommettes lors d'activité de comptage terme à terme afin d'éviter les oublis et les doubles comptages.
  • Limiter l'utilisation de tableaux à double entrée : la recherche d'information peut s'avérer difficile.

Retrouvez d'autres articles sur le même thème