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Séquence pédagogique

Mes forêts, Hélène Dorion

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Séquence pédagogique

Au fil des siècles, la question du consentement

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Fiche élève

Le groupe nominal dans Mes forêts, et des textes du parcours associé

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Séquence pédagogique

La forêt des contes, hier et aujourd’hui

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Pierre Bayard, de la critique à la classe - Une « machine » à lire et à faire lire autrement

Par Louise Bernard, Louis Boulet, Francesca Cavazza, Sarah Kapétanovic, Arnaud Sainsot, François Schiefer, Marie Tréhard, professeurs-stagiaires à l’INSPE Paris, sous la responsabilité d’Antony Soron, formateur lettres Méthode, curiosité et expérimentation ont été les maîtres mots de la journée d’étude « Enseigner la littérature en lisant Pierre Bayard », organisée à l’INSPE de Paris le 8 février 2023. Ouvrant cette plongée dans l’œuvre du chercheur, enseignant et essayiste de l’université Paris 8, l’universitaire Caroline Julliot a ainsi présenté le réseau InterCriPol qu’elle préside : véritable Interpol de la fiction, ce collectif de chercheurs revisite les œuvres littéraires comme des détectives. Quelles possibilités l’enquête bayardienne donne-t-elle au professeur ? Combler les blancs dans l’œuvre Inès Hamdi, professeure en collège, a interrogé la critique interventionniste bayardienne comme potentiel « secours » pour les élèves et l’enseignant. Selon Bayard, en effet, les oeuvres littéraires comportent des ellipses dans lesquelles les élèves peuvent investir le texte. À partir de la nouvelle policière « Quand Angèle fut seule… » de P. Mérigeau, Inès Hamdi a proposé à ses élèves de résoudre le mystère en question par des hypothèses d’enquête. Et si le vrai coupable était une autre personne que celle suggérée par l’auteur ? Et si des détails parsemés dans le texte nous conduisaient vers d’autres pistes ? L’enseignante a souligné que laisser libre cours à l’imagination des élèves leur permet de réécrire le texte pour se l’approprier. Parce qu’un livre se réinvente à chaque lecture et connait des existences aussi nombreuses que les consciences qui le parcourent. Une autre application des théories bayardiennes a été mise en œuvre par Milly La Delfa, professeure en lycée. Elle invite ses élèves de 2de à laisser des traces de leur lecture dans leur livre traité comme un objet qui leur appartient et sur lequel ils peuvent écrire, dessiner, coller des papiers… Ces annotations ou dessins sont censés matérialiser leurs impressions. Ces traces permettent au professeur de se représenter la saisie première du texte par ses élèves en vue de la conception de sa séquence. Il ou elle prête notamment ainsi son attention aux points de résistance. Lire Bayard, écrire sur soi Anne-Sylvie Schertenleib, professeure au Gymnase d’Yverdon (Suisse) a développé quant à elle un projet très ambitieux. Elle a voulu travailler non pas à la manière de Bayard, mais sur les textes du critique. Elle a d’abord demandé à ses élèves de lire, dans le cadre d’un cours de spécialité au lycée, Aurais-je été résistant ou bourreau ? (Minuit, 2013). L’auteur, né en 1954, se dit né en 1922, comme son père, afin d’être un adulte qui traverse la Seconde Guerre mondiale. Ils réactivent ensuite cette question dans des travaux d’écriture personnels, en s’appuyant sur la notion de « narrateur personnage délégué », sorte de double d’eux-mêmes ; les uns s’imaginent en contestataires dans l’Iran d’aujourd’hui, l’autre questionne la place de la foi dans l’engagement résistant. Les productions d’élèves ont frappé l’auditoire par leur intensité et leur pertinence, contestant l’habituelle neutralité distante des élèves vis-à-vis de la littérature. La démarche bayardienne de critique de dédoublement, réappropriée par l’actualisation des questionnements des personnages de fiction, a permis aux élèves de produire des réflexions qui interrogent leur place de citoyens au sein de la société. Ne pas lire les livre dont on parle… à l’école Dans son essai Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? (2007), Pierre Bayard questionne notre lien à la « bibliothèque collective » des livres qu’il faut avoir lus, allant jusqu’à présenter des « manières de ne pas lire ». Son concept de « non-lecture » a inspiré l’universitaire Maïté Eugène, qui interroge dans ses travaux la figure du non-lecteur scolaire. Elle a ainsi pu les catégoriser en distinguant les réticents, les réfractaires et les perplexes. Ses travaux tendent à démontrer par exemple que le « réticent » réussit les contrôles de lecture sans avoir lu, tandis que le « réfractaire » entre en résistance face aux livres et rejette de manière définitive tout rapport à la lecture. Le « perplexe », enfin, pratique la lecture extra-scolaire mais s’interroge sur l’intérêt du choix du livre scolaire. Ces catégories, poreuses, doivent être comprises comme une construction dynamique. Plusieurs pistes sont envisagées par Maïté Eugène pour travailler avec la “non-lecture”, notamment, penser la co-construction des interprétations par les élèves entre eux et avec l’enseignant. Les ouvrages de Pierre Bayard offrent diverses modalités d’enquête remettant au centre de toute entreprise de relecture le sujet-lecteur. La journée d’étude a pu démontrer que les professeurs avaient tout à gagner en s’en inspirant.

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Le modèle économique des réseaux sociaux - Lire au CDI

par Amélie Rouveron, membre de l’A.P.D.E.N La partie du programme de SNT (Sciences numériques et technologie) de la classe de seconde consacrée aux réseaux sociaux est parfois prise en charge par les professeurs documentalistes. Nous proposons une séquence pédagogique composée de quatre séances : une première séance introductive sur les réseaux sociaux numériques (RSN) et sur leur modèle économique, une deuxième sur le fonctionnement des réseaux sociaux et de leurs algorithmes, une troisième sur les traces et l’identité numériques et une quatrième sur les dérives et la cyberviolence. Panorama des RSN Cette séance introductive sur le modèle économique des RSN est l’occasion d’aborder un certain nombre de notions dont certaines sont à relier à l’EMI : cookies, données personnelles, économie de l’attention, influenceur, publicité ciblée, les règles de base du fonctionnement des réseaux sociaux, la distinction entre information, divertissement, communication et publicité. La séance commence par la projection d’un panorama historique des réseaux sociaux : les logos des réseaux sociaux et leurs dates de création sont projetés, et les élèves sont invités à identifier le réseau social correspondant à chaque logo et à en donner les principaux usages. Une fois ce tour de table terminé, les élèves construisent une définition commune d’un RSN. Une infographie sur les chiffres des RSN en 2022 permet d’observer et de commenter l’audience et la moyenne d’âge des utilisateurs pour chaque réseau social. Nous échangeons alors avec les élèves sur leurs habitudes, leurs usages et leurs représentations des RSN. « Si c’est gratuit, c’est toi le produit » Dans un deuxième temps, nous nous interrogeons sur les modalités d’accès aux RSN et sur les conditions de la gratuité de leur utilisation. La projection d’une vidéo 1 offre des exemples de données personnelles récupérées, ce qui permet la rédaction d’une définition d’une donnée personnelle et d’un cookie. Nous abordons alors les stratégies publicitaires sur les réseaux sociaux avec notamment la question de la publicité ciblée. Nous projetons alors des exemples de publicités contextuelles et comportementales issues de Facebook, Twitter et Instagram afin de questionner la notion de gratuité des contenus sur les RSN. Nous entrons dans le vif du sujet du modèle économique des RSN et de la monétisation des données personnelles. Nous souhaitons que les élèves prennent conscience qu’avec 4,7 milliards d’utilisateurs en 2022, les réseaux sociaux sont devenus le plus grand marché pour les annonceurs et les marques. La publicité et les influenceurs La troisième séance est consacrée au rôle des influenceurs comme relais des marques sur les RSN. Après un temps d’échanges avec les élèves, nous rédigeons une définition du rôle des influenceurs et une typologie de leurs activités en ligne. Nous abordons la question des publicités dans les publications des influenceurs et de leurs rémunérations en fonction de leurs audiences, de la taille de leurs communautés et de leur notoriété. Nous questionnons aussi les obligations légales des mentions dans les partenariats publicitaires et dans les publications sponsorisées. À travers des exemples de publications, les élèves déterminent si elles respectent ou pas les obligations légales. C’est ainsi l’occasion d’évoquer la publicité cachée. Nous terminons par les risques juridiques encourus par les influenceurs en cas de manquement à cette législation. D’autres modèles économiques possibles En conclusion, nous rappelons que, même si le modèle économique dominant des RSN est la publicité, il existe d’autres modèles économiques possibles : les commissions, les dons, les abonnements ou encore l’accès freemium. 1. Données personnelles : quand le numérique nous transforme en produit [en ligne]. Lumni, 17/11/2019 [consulté le 18/02/2023]. Disponible à l’adresse : https://www.lumni.fr/video/quandle-numerique-nous-transforme-en-produit   NOTION INFO-DOCUMENTAIRE : Médias sociaux en ligne Un média social est un outil de communication en réseau. Chaque profil identifié partage des contenus et entre en relation avec d’autres profils. Définition complète à consulter ici. SITOGRAPHIE INDICATIVE • Julien Baldacchino, « Influenceurs : «Ne pas révéler l’intention commerciale d’une publication, c’est puni par la loi », France Inter, 05/08/2021 tinyurl.com/rf-baldacchino • Vincent Fagot, « Twitter ou le difficile modèle économique des réseaux sociaux », Le Monde, 26/04/2022. tinyurl.com/lm-fagot • Héloïse Famié-Galtier, « Chiffres clés d’Internet et des réseaux sociaux en France en 2022 », BDM, 09/02/2022 https://tinyurl.com/bdm-framieg • Gilles Fontaine, « Le modèle économique des réseaux sociaux critiqué », France Inter, 16/10/2021 [consulté le 18/02/2023]. Disponible à l’adresse : tinyurl.com/rf-fontaine • Marjolaine Koch, « Influenceurs : peu de règles, beaucoup d’abus », et « enquête au royaume du mélange des genres » France Inter, 18/06/2021 et 19/06/2021 tinyurl.com/rf-koch1 – tinyurl.com/rf-koch2 • Vincent Matalon, « Accepter ou refuser les cookies ? On vous explique les nouvelles règles sur les traceurs publicitaires sur internet », France Info, 15/04/2021 tinyurl.com/fi-matalon  

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Séquence pédagogique

Maupassant et le récit fantastique

La séquence permet, grâce à l’étude de plusieurs nouvelles de Maupassant dont Le Horla , de définir les notions de réalisme, naturalisme et fantastique et de s’initier au commentaire et à la dissertation.

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Séquence pédagogique

La Peau de chagrin de Balzac, à la croisée des genres

L’étude de ce roman de Balzac aide à mettre en place les notions de réalisme, de romantisme et de fantastique. La séquence offre également une initiation à l’explication linéaire et à la dissertation autour de la question de l’énergie.

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L’interrogation, les subordonnées circonstancielles dans La Peau de chagrin

À partir de phrases tirées du roman de Balzac, une série d’exercices portant sur l’interrogation directe et indirecte ainsi que sur les différents compléments circonstanciels est proposée.

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Le sacrifice d’Iphigénie

Une étude de cet épisode majeur de la Guerre de Troie sous deux déclinaisons textuelles, chez Lucrèce et Tiago Rodrigues, et une picturale, avec la fresque de la maison du Poète Tragique à Pompéi. Ce mythe permet d’interroger le rapport entre morale humaine et volonté divine.

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Fiche élève

L’emploi des temps dans un récit au passé : Manon Lescaut

Des exercices et des analyses sur l'emploi des temps sont proposés pour lire et commenter des extraits de Manon Lescaut .

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Les clandestines de l’Histoire une exposition au CDI à partir de l’œuvre d’Olympe de Gouges - Lire au CDI

par Laure Bertrand, professeure documentaliste, membre de l’A.P.D.E.N. Depuis 2021, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges est au programme des EAF dans le parcours : « Écrire et combattre pour l’égalité ». Bien plus que ses qualités littéraires, c’est le contenu de ce texte et son universalité qui en font l’intérêt. Pour appréhender ces aspects, une enseignante de lettres modernes propose une recherche au CDI en collaboration avec les professeures documentalistes. L’ exposition En plus de l’œuvre d’Olympe de Gouges, les professeures documentalistes ont acquis le roman graphique de Catel Muller et José-Louis Bocquet qui lui est consacré. Afin de mettre en avant cet ouvrage ainsi que les autres titres 1 de la collection « Les Clandestines de l’Histoire », elles empruntent à l’éditeur Casterman l’exposition qui en fait la promotion 2 . Le prêt étant gratuit, il convient simplement de signer une convention. L’exposition est composée d’un panneau qui présente les quatre artistes (Olympe de Gouges, Joséphine Baker, Kiki de Montparnasse et Alice Guy) suivi, pour chacune, de trois planches extraites des bandes dessinées. Des travaux d’élèves Il est demandé aux élèves de 1re, après qu’ils ont étudié l’œuvre d’Olympe de Gouges et visité l’exposition au CDI, de créer à leur tour une planche biographique sur le modèle du panneau consacré à chaque clandestine. Par groupes, ils doivent choisir leur sujet dans une de ces deux listes : la première, donnée par les enseignantes, inclut des personnalités aussi différentes qu’Elisabeth Vigée le Brun, Louise Michel ou Beyoncé ; la seconde est constituée des cinquante « oubliées de l’histoire » présentées dans le jeu de cartes « osez l’égalité » de l’Université Paris Cité 3 . Outre les éléments biographiques, le panneau doit impérativement expliciter comment l’œuvre de la personnalité choisie lutte pour l’égalité. Avant d’exposer leurs panneaux, les élèves présentent à la classe le fruit de leurs recherches à l’oral. Prolongement : une exposition consacrée à George Sand Après une pause de quelques semaines, les professeures documentalistes mettent en place une exposition prêtée par la bibliothèque départementale de prêt et intitulée : « George Sand, la femme libre » 4 . – des rédactions de critiques littéraires et d’avis argumentés sur les romans ; – des conceptions d’affiches pour promouvoir les romans. Conclusion Au-delà de l’étude de l’œuvre d’Olympe de Gouges, ce projet a permis de travailler sur l’invisibilisation des femmes dans tous les domaines artistiques et donc de réfléchir à l’égalité et aux combats en cours pour y parvenir. 1. Voir bibliographie 2. Pour en savoir davantage sur l’exposition et pour l’emprunter cliquer ici 3. Lien vers le site web 4. Lien vers le site web   BIBLIOGRAPHIE Romans graphiques : • Kim Consigny et Séverine Vidal, George Sand, fille du siècle , Delcourt, 2020 • Catel Muller et José-Louis Bocquet, Jean-Luc Ruault, Kiki de Montparnasse , Casterman, 2007 • Catel Muller et José-Louis Bocquet, Joséphine Baker , Casterman, 2016 • Catel Muller et José-Louis Bocquet, Olympe de Gouges , Casterman, 2021 • Catel Muller et José-Louis Bocquet, Alice Guy , Casterman, 2021 Documentaires et essais : • Titiou Lecoq, Les grandes oubliées : pourquoi l’histoire a effacé les femmes , L’Iconoclaste, 2021 • Jean-Noël Jeanneney et Grégoire Kaufmann, Les Rebelles, une anthologie , CNRS, 2014 • Catherine Valenti, Les femmes qui s’engagent sont dangereuses , Gründ, 2017   NOTION INFO-DOCUMENTAIRE : Médiatisation La médiatisation est un processus de communication, de médiation d’un message ou d’une information qui suppose l’utilisation d’un ou plusieurs médias (presse écrite, radio, télévision, Web, affichage public). La médiatisation permet la publicité, au sens d’une diffusion, plus ou moins massive, autour d’un sujet, d’une personne, d’une organisation, d’un produit. Définition complète à consulter ici.

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Quand la « critique policière » réinvente l’analyse des œuvres en classe

Par Éric Hoppenot et Antony Soron, chercheurs en littérature et formateurs à l’INSPE Paris Sorbonne-Université Pierre Bayard développe, d’ouvrage en ouvrage, un discours de « sa » méthode. Autour de lui, des chercheurs ont fondé Intercripol 1 et s’intéressent à la littérature dans son ensemble, au-delà de la littérature policière : une enquête peut conduire, par exemple, à la conclusion que « Manon Lescaut n’est jamais allée en Amérique ». En enquêtant en classe sur « La Parure » de Maupassant, nous poursuivons, modestement, ce travail. Pour une nouvelle vigilance du lecteur Le parti pris de Pierre Bayard conduit à remettre en question les habitudes du lecteur « passif » qui accorde une créance quasi absolue aux conclusions de son auteur. Par définition et par accoutumance, il croit tout ce qu’on lui raconte, a fortiori quand il a affaire à des personnages enquêteurs aussi professionnels que Poirot et Holmes. Le procès en aveuglement du lecteur se complète par celui de la mauvaise foi du narrateur qui se réserve le droit de ne pas exposer tous les fils potentiels de l’intrigue. La critique policière se donne donc pour objectif de débusquer un réseau d’invraisemblances qui n’ont pas sauté aux yeux d’un lecteur finalement crédule, et ce en se montrant très sensible aux indices textuels. Pierre Bayard accorde par exemple beaucoup d’importance au rôle du « magnétophone » dans son enquête sur la mort suspecte de Roger Ackroyd. De là découlent d’autres interprétations du meurtre. Ainsi, dans ce cheminement qui transforme le lecteur expert en enquêteur expert, l’acte critique se corrèle nécessairement à une part d’imagination. Il s’agit alors pour le sujet commentateur d’engager un travail psychique lui réclamant de « poursuivre des pensées inachevées, inventer du passé et de l’avenir au texte ». Une enquête bayardienne « La Parure » de Maupassant : à qui profite le vol ? Cette étude de la nouvelle de Maupassant destinée à une classe de 2 de pourrait aussi être adaptée à des élèves de 4 e . Dans un premier temps, on s’assure de la compréhension globale de l’histoire. On fait un rappel sur le « portrait moral » d’un personnage et on précise que Maupassant s’inscrit dans deux courants complémentaires du réalisme et du fantastique. Dans un deuxième temps, on procède à un vote à bulletin secret à partir de la question fermée suivante : « L’histoire de “La Parure” vous apparaît-elle crédible ? ». En fonction des résultats, on pourra commencer à s’interroger sur ce qui, le cas échéant, cloche dans l’intrigue. C’est à ce moment-là qu’on introduit la notion de critique policière de même que le nom de Pierre Bayard 2 . L’idée est de montrer aux élèves que l’auteur privilégie un fil narratif qui n’est pas nécessairement le plus vraisemblable. On demande alors aux élèves de formuler une autre interprétation de l’histoire en faisant peser la responsabilité du drame sur tel ou tel personnage. Certains ont pu s’étonner, par exemple, que Madame Loisel ne découvre la disparition de la rivière de diamants qu’une fois rentrée chez elle. En fonction des hypothèses, des groupes ont pu se constituer. – Monsieur Loisel est de mèche avec Madame Forestier : ils sont amants – Madame Forestier a voulu se venger de son amie qu’elle considère comme naturellement trop belle. – Le couple a été victime d’un complot ourdi par Madame Forestier et le bijoutier. – Le couple a été victime d’une association de malfaiteurs. Quelle que soit la direction choisie, on invitera les élèves à structurer leur rapport d’enquête autour des étapes suivantes : – hypothèse d’enquête ; – identification du ou des présumé(s) coupable(s) ; – mobiles du « crime » ; – indices relevés dans le texte ; – conclusion de l’enquête. Un effet stimulant sur la relecture critique d’un texte L’expérience bayardienne sur « La Parure » a été menée avec des professeurs stagiaires de Lettres qui se sont rapidement pris au jeu. Le plus frappant a été la manière dont ils se sont saisis des différents indices pouvant conforter leurs hypothèses. Le texte a été passé au crible, de même que tous ses « trous ». Ce qui a permis incidemment de démontrer que l’enquête reste d’autant plus efficace que l’on a affaire à une nouvelle, elliptique par nature. Quel que soit le bénéfice que l’on peut tirer du travail de Pierre Bayard, il n’y a pas lieu de fétichiser la critique policière ni de l’appliquer à toutes les sauces. Cependant, les observations effectuées dans les classes tendent à montrer que beaucoup d’élèves, et pas nécessairement les plus scolaires, se montrent bayardiens sans le savoir. De là à imaginer qu’une internationale de la critique policière « élève » ne se mette ne place… L’hypothèse aurait en tout état de cause l’avantage de séduire un universitaire qui a su garder sinon son âme d’enfant, au moins l’idée en tête que la vérité ne sort que de leur bouche. * Nous rappelons que toute la critique policière est accessible aux Éditions de Minuit. Le site de l’éditeur permet en outre de feuilleter les premières pages des ouvrages. 1. http://intercripol.org/fr/thematiques/critique-policiere/theywerenone.html 2. Deux exemples d’études bayardiennes présentées à partir de La Vérité sur « Ils étaient dix » (2019) et de L’Affaire du chien de Baskerville (2008) sont disponibles dans la banque de ressources.

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Sélection culturelle

Proust, secrets de fabrique

Par Armand Kadivar À l’occasion du centième anniversaire de la mort de Proust, la BnF dévoile la genèse d’ À la recherche du temps perdu en réunissant 370 pièces capitales et inédites : manuscrits, exemplaires imprimés d’époque, sources d’inspiration… De quoi plonger dans les secrets de fabrication d’une œuvre monumentale et découvrir des anecdotes, des objets et des œuvres qui éclairent d’un jour nouveau ce sommet romanesque. « Cahiers de brouillon, de mises au net, feuillets volants, carnets, dactylographies, épreuves, placards et paperoles » Marcel Proust est mort il y a cent ans. Pour honorer la mémoire de l’un de nos auteurs les plus reconnus, la Bibliothèque nationale de France propose une exposition qui retrace la conception de La Recherche . Cahiers de brouillon, de mises au net, feuillets volants, carnets, dactylographies, épreuves, placards et paperoles jalonnent le parcours d’une somme littéraire dont la publication commence en 1913 avec Du côté de chez Swann et s’achève en 1927 avec Le Temps retrouvé . L’occasion d’apprendre qu’ À la recherche du temps perdu devait initialement se nommer Les Intermittences du cœur , titre marivaudien s’il en est, et son premier volume Le Temps perdu plutôt que Du côté de chez Swann . Quant à la fameuse madeleine, qui ressuscite le souvenir de la tante Léonie pour le narrateur, elle fut d’abord pain rassis, puis grillé, avant d’être biscotte ! Plus cocasse encore, l’affiche que feint de contempler le baron de Charlus pour fuir le regard du narrateur dans À l’ombre des jeunes filles en fleurs , promeut, selon les versions préparatoires, un concert de Richard Wagner ou… les bouillons Liebig ! Si les écrits proustiens constituent la matière première de l’exposition, on retrouve également d’autres œuvres en lien avec La Recherche . Aussi ne sera-t-on pas surpris de retrouver de nombreuses peintures signées Turner, Monet ou encore Renoir, au vu de l’importance que revêt cet art chez Proust, via le personnage d’Elstir. Les extraits musicaux de Ravel, Beethoven, Strauss ou encore Stravinsky, joués tout au long de l’exposition, plongent le visiteur dans l’ambiance musicale de l’époque, tout en faisant écho à la fameuse sonate de Vinteuil, celle qui touche profondément Charles Swann et fait naître sa relation avec Odette de Crécy. « Des vêtements signés Fortuny qui auraient pu être ceux de Mme Swann et d’Albertine, une commode de style Empire qu’aurait adorée la duchesse de Guermantes » À ces œuvres d’art s’ajoutent des objets divers qui trouvent leur équivalent textuel sous la plume de l’écrivain : des vêtements signés Fortuny qui auraient pu être ceux de Mme Swann et d’Albertine, une commode de style Empire qu’aurait adorée la duchesse de Guermantes ou encore une lanterne magique, comme celle avec laquelle, à Combray, le soir venu, on essaie d’apaiser l’angoisse du jeune narrateur… Bien plus que de simples éléments de décoration, l’incorporation de ces objets emblématiques permet de rendre compte des liens entre l’art et la vie, question essentielle que pose le roman en plus de celle, évidemment, du temps. L’exposition, 100 ans après la mort de Proust, déploie rigoureusement, salle par salle, volume par volume, la chronologie d’une écriture, celle d’une œuvre entre deux siècles et entre deux guerres, 1870 et 14-18. À défaut de refaire un tour du côté de chez Swann, la Bibliothèque nationale de France nous propose de replonger au cœur de cette œuvre qui se joue du temps, à la croisée de l’éternel et du transitoire.

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Corrigés

Les modes verbaux et les expansions du nom

A partir des récits de Colette au programme, une série d'exercices et de questions d'examen sur les modes verbaux d'une part, et les expansions du nom d'autre part.

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Séquence pédagogique

La marginalité, ferment de la vérité - Les exercices du BAC

La question de la marginalité, au programme en 1re à travers l'étude de Manon Lescaut , est ici vue grâce à des lectures cursives, analyse d'image, et un commentaire d'un extrait du Neveu de Rameau .

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Fiche élève

Jupiter, alias Amphitryon

Parmi les métamorphoses les plus canoniques, on peut noter celle de Jupiter qui, pour séduire Alcmène, revêt l’apparence de son mari parti au combat, Amphitryon. Cet épisode est lui aussi protéiforme puisqu’on le retrouve chez Plaute, Molière ou sur un cratère antique.

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Le prix Passerelle(s), célébration de la littérature de jeunesse - Lire au CDI

Par Amélie Rouveron, professeure documentaliste membre de l’APDEN Le prix Passerelle(s), créé en 2011 par des professeures documentalistes de l’académie de Limoges, est un prix de littérature jeunesse qui s’adresse aux élèves de 3 e et de 2 de , et qui a, entre autres, pour objectif de créer un lien entre les élèves et les professeurs de ces deux niveaux. Le prix Les quatre romans de la sélection sont choisis dans la production éditoriale française récente. Les élèves lisent les romans entre le mois d’octobre et le mois de mai et votent en fin d’année scolaire pour leur œuvre préférée. Deux temps forts incontournables du prix sont particulièrement appréciés des élèves : la rencontre avec l’un des auteurs de la sélection et la demi-journée organisée au Théâtre de l’Union, à Limoges. Au théâtre, les comédiens de l’Académie de l’Union, école supérieure professionnelle de théâtre du Limousin, mettent en espace des extraits des romans : la lecture est rendue vivante pour les élèves qui créent ainsi du sens entre l’écriture et la représentation théâtrale. Les objectifs du prix Le prix Passerelle(s) répond à plusieurs intentions : – développer la lecture-plaisir en conservant des exigences littéraires ; – promouvoir la langue française ; – enrichir les connaissances culturelles ; – exprimer une émotion artistique et un jugement critique ; – cultiver la sensibilité, la curiosité et le plaisir à rencontrer des oeuvres ; – faire découvrir le patrimoine artistique proche ; – s’approprier des lieux culturels comme le théâtre, les médiathèques… L’organisation pédagogique du prix Tout au long de l’année, le professeur documentaliste coordonne l’équipe pédagogique concernée. Le prix peut s’organiser sous forme de comité de lecteurs, avec des élèves volontaires, ou avec une classe, en collaboration avec un collègue de lettres. De multiples propositions pédagogiques peuvent accompagner la mise en œuvre du prix : – une séance de présentation avec la découverte de la sélection et un travail sur les horizons d’attente ; – des rédactions de critiques littéraires et d’avis argumentés sur les romans ; – des conceptions d’affiches pour promouvoir les romans ; – des réalisations de bandes annonces littéraires pour susciter l’envie de découvrir le romans ; – des échanges avec d’autres établissements, notamment avec des collèges et les élèves de 3 e ; – la création de quiz, de charades, de Time’s up autour des livres ; – un parcours thématique autour des métiers du livre avec des rencontres avec un éditeur, un libraire, un bibliothécaire et un auteur. On peut en outre organiser un concours photo : « Plonge-nous dans le livre ! » qui consiste à réaliser une photographie mettant en scène un livre de la sélection. La photographie doit rendre compte de l’atmosphère, de l’univers, de l’histoire et/ou des personnages d’un des livres de la sélection. Le livre mis en scène doit être identifiable sur la photographie. Chacune de ces activités répond à des objectifs disciplinaires et informationnels. Si nous prenons l’exemple de la création de bandes-annonces littéraires, il est demandé aux élèves d’intégrer dans leur production finale le titre et l’auteur du roman, une présentation du ou des personnages principaux, des lieux via un très court résumé, deux arguments qui expliquent pourquoi ils ont aimé le roman, des mots clés, une phrase finale qui incitera à lire le roman, deux à trois illustrations représentatives du livre (photos ou images)… Pour le professeur documentaliste, cette production permet de travailler de nombreuses compétences info-documentaires telles que la lecture, la sélection, l’extraction et la restitution de l’information, la recherche d’images libres de droits, l’identification et la citation des sources. La sélection 3 e /2 de de l’édition 2022-2023 • Cécile ALIX, A(Ni)Mal , Slalom, 2022 • Sylvie ALLOUCHE, Go fast go slow , Syros, 2022 • Marie COLOT, Eden, fille de personne , Actes Sud junior, 2021 • Maelle DESARD, À un cheveu , Slalom, 2022 Pour en savoir plus : Le site internet du prix Notion info-documentaire : structure du document La structure du document renvoie à son organisation finale, et à sa structuration en différents éléments constitutifs (blocs d’images ou de texte) qui le caractérisent et permettent de l’identifier. La structure du document présente l’information en utilisant différents codes de présentation. Ces codes sont liés à la technologie utilisée (imprimé, numérique, électronique) mais aussi à des choix esthétiques qui font l’originalité du document. Définition complète à consulter ici .

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Le prix Jean Renoir en lycée : le cinéma en débat(s) - Lire au CDI

Par Sabine Herquin , professeure de Lettres et Amélie Rouveron, professeure documentaliste et membre de l’A.P.D.E.N. Le prix Jean Renoir des lycéens offre l’opportunité à des lycéens de visionner en salle de cinéma sept films français et étrangers en exploitation pendant l’année scolaire, puis de participer au jury qui récompense le film de l’année. Ce projet collectif d’éducation à l’image permet aux élèves de découvrir des œuvres contemporaines et d’aiguiser leur regard critique en le confrontant à celui de leurs pairs. C’est donc tout naturellement qu’une professeure de français et deux professeures documentalistes ont engagé une classe de 2de dans l’aventure. Le sens de la critique De septembre à mai, les films sélectionnés sont projetés dans des salles partenaires de l’établissement scolaire. La rédaction de critiques sur ces films est l’occasion d’« approfondir et exercer le jugement et l’esprit critique des élèves, de les rendre capables de développer une réflexion personnelle et une argumentation convaincante, à l’écrit comme à l’oral, mais aussi d’analyser les stratégies argumentatives des discours lus ou entendus » (BO). Le projet, dans son ensemble, favorise l’acquisition de compétences écrites essentielles au lycée grâce à la rédaction régulière de critiques, exercice qui requiert des capacités d’analyse et d’argumentation. En outre, les élèves apprennent à structurer une pensée, à construire un devoir, à développer une pensée, à analyser images et construction d’un récit, à lier arguments et exemples, à peser le pour et le contre (apprentissage du plan dialectique, à la base de la dissertation et de l’essai), à utiliser des connecteurs logiques et à rédiger des paragraphes argumentatifs. Des compétences orales sont aussi travaillées puisque chaque film est suivi de débats en classe. Les élèves défendent leur point de vue, écoutent ceux des autres, réagissent à ce qui est dit. Ils saisissent l’importance de présenter des arguments, d’étoffer leurs raisonnements, d’avancer des exemples à l’appui de leurs idées. Ils prennent confiance en eux à l’oral et dans l’exercice de la prise de parole, se préparant ainsi à l’oral du Bac de français (notamment à la deuxième partie où ils devront présenter un livre lu dans l’année et défendre leur choix, analyser l’ouvrage en question, en dégager l’intérêt) et au Grand oral. La communication autour de la sélection En amont des visionnages des films, les professeures documentalistes encadrent les élèves dans leurs recherches d’informations sur, par exemple, le thème du film, sur des éléments biographiques du réalisateur, sur les métiers du cinéma, etc. Le site Eduscol propose un grand nombre de ressources pour chacun des films de la sélection. Ces travaux de groupe permettent aux élèves de collaborer et de travailler en équipe. Ils donnent l’occasion aux professeures documentalistes de cibler comme compétences info-documentaires la sélection et l’organisation de l’information. Les résultats des recherches des élèves peuvent faire l’objet d’une présentation orale afin de travailler sur la communication de l’information. Au fur et à mesure des projections de films, les élèves renseignent un carnet de bord avec leurs impressions sur le film (photographies, images, citations, passages, mots-clés, références à d’autres oeuvres, articles de presse) et leurs critiques. Ce carnet de bord répond aux objectifs « Argumenter, analyser, développer un point de vue » du parcours citoyen et de l’EMI (Éducation aux Médias et là l’Information). Les élèves ont également pour consigne de promouvoir le prix et de présenter les films auprès de la communauté éducative. Deux possibilités leur sont présentées : la réalisation d’affiches ou la production de podcasts. Dans les deux cas, il leur est demandé de réutiliser les éléments du carnet de lecture. Les professeures documentalistes engagent avec les élèves une réflexion sur l’organisation de l’information en fonction du support choisi. Ces activités donneront également l’occasion aux professeures documentalistes d’aborder la notion de droit de l’information, relative à la publication et diffusion de leur travail. En effet, les affiches sont exposées au CDI et les podcasts mis en ligne sur le portail du CDI ou sur le site web de l’établissement. Les sept films de la sélection 2021-2022 – La Traversée , Florence Miailhe – Eugénie Grandet , Marc Dugain – Haut et fort , Nabil Ayouch – Le Diable n’existe pas , Mohammad Rasoulof – Ouistreham , Emmanuel Carrère – Robuste , Constance Meyer – À plein temps , Éric Gravel En juin, chaque classe envoie deux délégués qui participent à des rencontres autour de chacun des films de la sélection. Ces élus sont chargés de défendre le choix de leur classe. En juin 2022, c’est Le Diable n’existe pas de Mohammad Rasoulov qui a remporté le prix. D’autre part, des journalistes attribuent des récompenses à des productions d’élèves dans le cadre des prix de la Critique. Le prix Jean Renoir 2023 Les candidatures se font en juin et sont désormais closes. Toutefois, comme la sélection se fait en fonction des sorties en salle des films, les professeurs peuvent disposer des ressources pédagogiques à mesure qu’elles seront publiés. Pour en savoir plus : Voir le site Notion info-documentaire : production documentaire Concerne la mise en forme d’une information sur un support. Fait suite à une analyse documentaire et à une évaluation de l’information. Suppose le suivi d’un processus de production et une réflexion sur l’organisation de l’information.

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