Donner le goût des mathématiques avec MHM

Pour commencer, un peu d’histoire. Pourriez-vous nous rappeler les grandes étapes de MHM, particulièrement en maternelle ?

MHM a été créée en 2014 avec les CP et CE1 avant de s’étendre à tous les niveaux de l’élémentaire en 2017. Les nombreuses demandes ont amené à créer la collection Maternelle à partir de 2020. C’est le fruit de notre duo d’auteurs, né d’une première rencontre sur les réseaux sociaux. Nous sommes très complémentaires et sur la même longueur d’onde pour faire de MHM une méthode vivante, efficace, qui associe apprentissage des mathématiques et plaisir.

La méthode est un compromis entre la réalité de la classe, les besoins des élèves, compromis vérifié dans les tests réalisés en classe, dans des configurations différentes.

La méthode s’appuie aussi sur un socle pédagogique et didactique solide en exploitant les éléments d’efficacité dans l’enseignement faisant consensus dans la recherche : la démarche manipuler-représenter-abstraire, le fait de donner du sens au concept de nombre par les outils et représentations proposées, l’importance du langage et de la verbalisation dans les processus d’apprentissage, l’enseignement explicite, une programmation des apprentissages permettant aux élèves de mémoriser les connaissances et savoirs divers sur le long terme, etc.

Vous présentez souvent les cinq principes de la méthode sous la forme d’un schéma. Pourriez-vous nous en dire plus sur le principe « Manipuler pour conceptualiser » ?

Cette vidéo également disponible sur le site MHM explique en quoi MHM est une méthode, explicite ses principes globaux et en quoi elle est efficace. Un des axes d’efficacité est la démarche manipuler-représenter-abstraire qui a été un des piliers de la méthode en élémentaire dès sa création et il était évident que cela devait l’être en maternelle. L’objectif est d’accompagner les élèves sur le chemin de l’abstraction. Dans MHM Maternelle nous offrons des situations d’apprentissage riches, permettant à l’élève de manipuler les objets mathématiques, dans des tâches évolutives et avec les outils de la méthode (boite à décomposer, fleur des nombres, etc.), nous l’accompagnons vers la représentation puis l’abstraction tout en l’aidant à verbaliser car les mathématiques sont un véritable langage.

Quid de la méthode de Singapour dont on a beaucoup entendu parler ? Comment votre méthode se positionne-t-elle par rapport à Singapour ?

Beaucoup de personnes parlent de la méthode de Singapour sans être exhaustives. Singapour, ce n’est pas qu’une approche pédagogique ou didactique des mathématiques, cela s’accompagne d’une formation très conséquente des enseignants, dans un cadre très différent de notre société française (et impossible à reproduire). On peut faire remarquer que Singapour s’adresse aux élèves d’élémentaire même si des dérivés existent pour l’école maternelle.

Les points « forts » revendiqués par Singapour sont les suivants : la progression concret-imagé-abstrait (qui est une autre formulation de la démarche manipuler-verbaliser-abstraire), l’accent mis sur la résolution de problèmes et sa modélisation en barres, l’enseignement explicite, l’idée de passer beaucoup de temps sur un sujet, une progression du simple vers le complexe… et en élémentaire une progression plus rapide sur certains points que les actuels programmes (fractions et décimaux enseignés plus tôt).

Ces points se retrouvent parfaitement dans MHM Maternelle, adaptés au contexte français et au programme officiel. Nous allons plus loin sur la programmation des apprentissages : au lieu de rester longtemps à la suite sur le même apprentissage, nous le répartissons davantage dans le temps comme les recherches en sciences cognitives le préconisent (espacement des apprentissages).

Quels sont vos projets en préparation pour 2025-2026 ? À quelles évolutions peut-on s’attendre ?

Pour la rentrée 2025, nous préparons une nouvelle édition de la grande section. Ce nouveau travail de conception est guidé par les remontées des enseignants : une organisation de la journée plus pragmatique et plus facile à mettre en œuvre, un guide plus lisible et plus accessible aux enseignants débutants, et évidemment une ou deux innovations pour permettre d’aller encore plus loin dans l’efficacité !

Ainsi, chaque journée sera découpée en temps :
- Deux temps collectifs : le rituel et la résolution de problèmes ;
- Un temps d’atelier : guidé ou en autonomie.

La programmation annuelle sera revue sur 30 semaines de 4 jours, ce qui laissera une grande souplesse pour adapter la programmation à la vie de classe.

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