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Source : Hélène Jouan, Le Monde, 28 décembre 2022.

© Global Image Archive/Adobe Stock

Le Québec s’affranchit du serment au roi Charles III

Hélène Jouan, Le Monde, 28 décembre 2022

Le Parti québécois, fondé en 1968 par l’ancien premier ministre René Lévesque, figure historique de la cause indépendantiste, est à l’origine des référendums sur la souveraineté de la province organisés en 1980 et 1995. […]

Aujourd’hui, le PQ n’est plus électoralement que l’ombre de lui-même. Les dernières élections législatives provinciales, le 3 octobre 2022, n’ont envoyé à l’Assemblée nationale que trois maigres élus indépendantistes […].

Mais la mort, en pleine campagne électorale, le 8 septembre dernier, d’Elizabeth II, […] et l’accession au trône de Charles III ont fourni aux députés indépendantistes l’occasion de raviver opportunément un sentiment antimonarchique de plus en plus affirmé au sein de la population canadienne en général, québécoise en particulier. À peine élus, « les trois mousquetaires », comme les surnomme désormais le pays, ont posé pour principe de refuser de se soumettre à l’« humiliant » serment au roi, hérité de la loi constitutionnelle adoptée par le Parlement du Royaume-Uni en 1867 pour régir le dominion du Canada.

Lors de la cérémonie d’investiture de la nouvelle Assemblée, le 21 octobre, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a déclaré sous serment qu’il serait « loyal au peuple du Québec ». Sans prononcer un mot à l’attention de Charles III. Tonnerre d’applaudissements pour celui qui a affirmé, en citant l’écrivain gallois Ken Follett, que « prêter serment, c’est mettre son âme en jeu », et provoqué un incident institutionnel : pas de serment, pas de fauteuil pour le député – la loi exigeant une promesse d’allégeance ou de loyauté au monarque pour entrer à la Chambre des communes à Ottawa comme dans les Assemblées législatives provinciales, les « trois mousquetaires » se sont vu refuser l’accès au Salon bleu, l’équivalent de l’Hémicycle français.

Afin de dénouer la crise, et empêcher les seuls députés péquistes de récolter les lauriers de la résistance à la couronne britannique, le parti majoritaire, la Coalition avenir Québec du premier ministre a décidé de légiférer en urgence. Le 4 décembre, en moins de douze minutes, l’Assemblée nationale québécoise votait à l’unanimité, mais en l’absence des trois élus du Parti québécois toujours retenus hors des murs, l’abrogation du serment obligatoire au roi. […]

Cette prise de distance minimale avec la Couronne – le chemin vers l’abolition de la monarchie est encore long – peut-elle avoir un effet domino au-delà du Québec ? Contrairement à l’opinion publique canadienne, les partis représentés à la Chambre des communes à Ottawa restent foncièrement royalistes, à l’exception notable du Bloc québécois (parti fédéral indépendantiste). […] Mais des groupes de citoyens pourraient signifier à leur tour leur objection à cette liturgie monarchique. Trois futures avocates autochtones, par exemple, ont récemment porté plainte contre le gouvernement albertain, pour refuser de prêter serment au roi, condition encore en vigueur pour appartenir au barreau.

Le geste québécois n’est pas non plus passé inaperçu dans les pays du Royaume-Uni, comme l’Écosse, où il a fait la « une » du quotidien The National, ou du Commonwealth, comme l’Australie, travaillés par des velléités indépendantistes ou d’émancipation de la Couronne. […]

Questions

1. Faites des recherches pour comprendre pourquoi l’Australie, le Canada ont comme souverain Charles III.

2. Faites des recherches pour connaître l’évolution de la proportion de républicains au Canada mais aussi en Australie.

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