Source : Sylvie Kauffmann, « La guerre sans droit ni loi », Le Monde, 12 octobre 2023. Crédit photo : © tolikoffphotography Adobe Stock

C’est un rappel qui en dit long sur l’état du monde. Il émane du président turc, Recep Tayyip Erdogan, commentant, lundi 9 octobre à la télévision, la guerre d’un nouveau type qui fait rage entre Israël et le Hamas. Dans une louable tentative d’exercice d’équilibre, M. Erdogan demandait à « Israël de cesser ses bombardements de territoires palestiniens » et « aux Palestiniens de cesser leur harcèlement d’habitations civiles israéliennes ». Parce que, a-t-il ajouté, « la guerre a aussi ses normes et sa morale. Toutes les parties sont tenues de s’y conformer ».

C’est vrai, il existe un droit de la guerre. Une morale, c’est plus discutable, mais des normes, oui. Ou plutôt, il existait un droit de la guerre, de son nom savant jus in bello.

RIP, jus in bello. Les « normes de la guerre » sont bafouées dans l’ensemble des conflits interétatiques récents. En Ukraine, la force russe d’invasion – qui ne s’était pas non plus embarrassée du respect du droit en Syrie – commet des c