Pour avoir accès à cette ressource, vous devez être prescripteur de ce produit


Pour avoir accès à cet article, vous devez posséder ce produit : Veuillez répondre à la question ci-dessous pour accéder à ce complément produit.


Articuler distinctement

Florent Nouguez
Professeur des écoles, maître formateur, auteur du site classedeflorent.fr et du compte Instagram @classedeflorent

Comment articuler cette nouvelle thématique du programme 2025 au développement de la conscience phonologique ? Avez-vous des pistes d’activités à proposer ?

À force d’être présent(e)s avec leurs élèves, les enseignant(e)s finissent par les comprendre même lorsqu’ils n’articulent pas assez. C’est comme si les enseignant(e)s avaient intégré un « traducteur automatique ». Mais justement, il est important de ne pas s’en contenter et de prendre le temps de travailler sur des phrases simples ou des mots, pour aider les élèves à mieux articuler.

L’enseignant(e) peut prononcer une phrase ou un mot en faisant un geste de la main : il (elle) rapproche sa main de sa poitrine pour dire que c’est à lui (elle) de parler. Puis il (elle) tend la paume vers l’élève qui doit répéter la phrase ou le mot. Si nécessaire, il faudra répéter plusieurs fois cet aller-retour entre sa prononciation et celle de l’enfant.

Il est aussi intéressant d’utiliser des outils numériques comme le fait d’écouter et de répéter un mot, par exemple à l’aide d’un QR code qui donne accès à l’enregistrement audio du mot. C’est ce que nous proposons dans les ateliers de phonologie « La maison des syllabes » et « La maison des sons » (Nathan).

J’aime bien donner également la parole un temps court à un enfant qui va s’exprimer, par exemple, sur une photographie ou une image. J’enregistre l’enfant à l’aide d’un Dictaphone présent sur une tablette ou un smartphone, puis nous réécoutons ensemble. La production orale de l’enfant devient un objet d’étude.

Enfin, les virelangues sont un support amusant à travailler avec les enfants.

S’éveiller à la diversité linguistique

Anne-Marie Voise et Cécile Cassat
Spécialistes de l’éveil aux langues en maternelle, autrices de la méthode Le tour du monde de Makoo.

Pourquoi faire de l’éveil aux langues dès la maternelle ? N’y a-t-il pas un risque de confusion voire un obstacle à l’apprentissage du français ?

L’apprentissage des langues par les très jeunes enfants a toujours fait couler beaucoup d’encre et suscite de nombreuses questions. Provoquerait-il une surcharge cognitive ? Ne risque-t-on pas une confusion entre les langues, voire un ralentissement de l’apprentissage de la langue maternelle ? N’y aurait-il pas une mauvaise influence sur le français ? Ne serait-ce pas un danger pour les enfants ayant des difficultés scolaires ?

Les spécialistes de l’éveil aux langues ont prouvé, au contraire, que cet enseignement permet de développer des comportements et des attitudes indispensables à la vie en société tels que la curiosité et l’ouverture au monde, mais aussi des aptitudes telles que le renforcement des compétences d’écoute, d’attention et de mémorisation. L’approche dite de l’éveil aux langues¹ favorise en outre la confiance dans l'utilisation d'une autre langue. 

En permettant de comparer les langues entre elles, les activités d’éveil aux langues visent à établir des ponts entre le français et les autres langues et, ainsi, à accroître la sensibilité des élèves aux mécanismes qui régissent le fonctionnement du français. 

1. Approche pour l’enseignement-apprentissage des langues étrangères initiée dans les années 1980 par Eric Hawkins en Angleterre (Language Awareness). Elle est promue par de nombreuses recherches et associations en France et dans le monde.