Charles de Gaulle à l'Étoile le 11 novembre 1966 © BIS / Ph. E.C.P.A. / Coll Archives Bordas

Patrick Garcia, « La commémoration, un instrument politique », Questions internationales, n° 133, octobre-novembre 2025

[…] La commémoration est donc une politique de la mémoire mais aussi une politique de la postérité, car le discours commémoratif entend – c’est sa fonction – tirer des leçons du passé pour éclairer le présent et le futur. C’est d’ailleurs en cela qu’il est éminemment politique. […] Il organise le passé et justifie, au nom de ses promesses, d’occulter certaines pages de l’histoire. […] Le geste commémoratif prend une dimension politique dès lors qu’il s’agit d’instituer une communauté de citoyens. C’est la fonction de la fête révolutionnaire, dont le principe est inscrit dans la Constitution en 1791 : « Il sera établi des fêtes nationales pour conserver le souvenir de la Révolution française, entretenir la fraternité entre les citoyens, et les attacher à la Constitution, à la Patrie et aux lois. »

[…] Ce geste peut prendre aussi la f