Source : Bruno Patino, « Mythes et réalités du pouvoir médiatique », Cahiers français, n°435, septembre-octobre 2023. Crédit photo : © skypicsstudio / Adobe Stock.

Avec l’essor d’Internet et des réseaux sociaux, nous assistons à des changements d’usages profonds. Les gens ne s’informent plus de la même façon qu’avant. Aujourd’hui, pour s’informer, les Français utilisent en moyenne 8,3 canaux différents, et de manière quotidienne, 62 % des Français s’informent via les réseaux sociaux, et c’est d’autant plus le cas chez les plus jeunes générations.

Au-delà des usages, nous faisons aussi face à une transformation de la structure de l’information. Deux changements majeurs sont observés. D’abord, c’est la fin des silos[1], que l’on pourrait appeler le « grand mix », car un réseau social est avant tout un mélange de tous les contextes et de toutes les cultures. Avant l’essor des réseaux sociaux, chaque univers médiatique avait son code de conversation. Aujourd’hui, l’opinion, l’information sérieuse et la désinformation se retrouvent mélangés et gérés par les algorithmes ; il n’y a plus aucune hiérarchisation ni distinction des contenus. C’est un véritable enj