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Source : France Info, 10 décembre 2021
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Référendum en Nouvelle-Calédonie : comment la Chine lorgne sur les richesses du Caillou
France Info, 10 décembre 2021
À Nouméa, au bord du lagon et ses nuances de bleu, sous les cocotiers et près des plages plus belles les unes que les autres, la Chine semble bien loin de la Nouvelle-Calédonie. Pékin est à 8 600 kilomètres. Mais en ces derniers jours de campagne pour le référendum sur l'indépendance, entre deux patrouilles de gendarmes, on entend souvent cet argument : sans la France pour protéger le Caillou, la Chine va l’engloutir.
C’est ce que brandissent les partisans d’une Nouvelle-Calédonie française, d’une réunion publique à l’autre. Comme Philippe Gomès, il y a quelques jours. Pour le député UDI, c’est une réalité. « Je sais qu'une part du mouvement indépendantiste est assez réceptive aux avances chinoises. Avec un raisonnement assez simple : la France nous a colonisés, la Chine, jamais. J'ai juste envie de leur dire : attends encore un peu et tu vas voir ! Chez nous, on a les deuxièmes réserves du monde nickel. […]. »
Le nickel, cet « or vert » surtout utilisé pour la fabrication d’acier inoxydable et de batteries, est omniprésent en Nouvelle-Calédonie. […]. Le secteur représente un emploi privé sur cinq et l’exploitation de cette matière première est à 90 % importée par la Chine. Demain elle pourrait renforcer son rôle de partenaire majeur.
D’autant qu’il n’y a pas que le nickel qui intéresse la Chine. La zone Pacifique où se trouve la Nouvelle-Calédonie regorge aussi d’autres minerais riches, de ressources minérales sous-marine (cobalt, manganèse) encore inexploitées pour des raisons financières et environnementales. […] Bastien Vandendyck, analyste en relations internationales, spécialiste du Pacifique, est venu en Nouvelle-Calédonie pour suivre le scrutin. Il envisage le scénario du pire. « Pour comprendre comment fonctionne la Chine, il faut regarder ce qu'elle a fait ailleurs, chez nos voisins mélanésiens. Le plus bel exemple, c'est la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ce pays est une anomalie géologique, un petit peu comme le Congo : vous creusez et vous allez trouver du nickel, de l'or, de l'argent, de la bauxite, du pétrole... Un peu ce que vous voulez. Aujourd'hui, il y a une captation absolument phénoménale de toutes ces richesses minières par la Chine. Il n'y a aucun scénario possible dans lequel une Nouvelle-Calédonie indépendante ne devienne pas un satellite chinois. Parce que la Chine serait la seule à pouvoir inonder la Calédonie d'argent pour un temps, pour développer les infrastructures, et pour capter le nickel. […] »
La Chine a aussi un intérêt stratégique à accroître son influence sur la Nouvelle-Calédonie. « On est proche de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, on est aux portes de l'Asie du Sud-Est. […] Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d'infrastructures militaires déjà établies. Pour les Chinois, récupérer cette position stratégique avec des infrastructures déjà en place serait une aubaine extraordinaire. […] » […]
Les partisans de l’indépendance relativisent cette potentielle menace chinoise. La stratégie de la Chine n’est pas impérialiste mais commerciale. C'est ce que dit Daniel Goa, président de l’Union calédonienne. Pour lui, cette menace chinoise est alarmiste et surtout utilisée comme un épouvantail par les anti-indépendantistes. […]
Questions
1. Faites des recherches pour savoir dans quel contexte le référendum en Nouvelle-Calédonie a lieu.
2. Expliquez et commentez la phrase en gras.
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