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Source : Gérard Grunberg, Telos, 20 juin 2022

© olrat / Adobe Stock

Gérard Grunberg, Telos, 20 juin 2022

Les commentateurs ont clamé à l’unisson la défaite du président Macron et la catastrophe d’une absence de majorité absolue dans la nouvelle assemblée. Mais le résultat des élections est-il vraiment un coup de tonnerre ? […]

Nous nous étions certes habitués à ce que, depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral en 2000, le président élu remporte une telle majorité. […]

Commençons par une évidence : les élections législatives n’ont pas inversé l’élection présidentielle. La coalition Ensemble pour la majorité présidentielle a remporté les élections. Elle n’est pas battue, puisqu’elle possède une large majorité relative de 245 sièges soit 42,4 % de l’ensemble […]

Certes, au regard de l’histoire de la Ve, on peut considérer que l’absence de majorité absolue est un échec. Mais la nouveauté est d’abord dans la situation : c’est la toute première fois qu’un président réélu, et disposant avant sa réélection d’une majorité absolue au Parlement, affronte de nouvelles élections législatives.

Les législatives qui avaient suivi la réélection de François Mitterrand en 1988 étaient en effet marquées par un tout autre contexte : en 1988, l’Assemblée sortante était à droite. Depuis 1981 aucune majorité sortante n’a été reconduite, même de manière relative. […]

Le pays est-il devenu soudain ingouvernable ? […]
Les résultats de ces élections législatives nous rappellent que la Ve République est un régime parlementaire. Le président doit disposer d’une majorité pour gouverner. Si son parti n’a pas la majorité absolue, il doit la trouver. C’est ce que fit le gouvernement de Michel Rocard en 1988 et c’est ce que devra faire celui d’Élisabeth Borne. Est-ce la catastrophe annoncée par des commentateurs qui se sont habitués à la Ve présidentialiste ? […]

Nous avons en effet assisté depuis plusieurs années à une crise de plus en plus grave de la représentation. Effondrement de la participation aux élections législatives, malaise social qui s’est traduit pas le mouvement des Gilets jaunes, montée de la critique du fonctionnement des institutions, crise du parlementarisme, difficultés grandissantes d’un exercice vertical du pouvoir, difficultés à réaliser les réformes nécessaires, innovations pas toujours concluantes de démocratie participative. Ne vaudrait-il pas mieux que les oppositions s’expriment au Parlement plutôt que dans la rue et que des compromis puissent y être recherchés ? Ne faut-il pas réhabituer les représentants à travailler ensemble à réformer le pays ? […]

Dans la logique de ces évolutions majeures, il faudra reprendre sérieusement le débat sur le changement du mode de scrutin législatif afin d’améliorer encore la représentation des diverses tendances. […] Le mode de scrutin actuel, qui a pour but de produire une bipolarisation, a montré son inadaptation à la configuration actuelle des forces politiques. Une proportionnelle, avec une prime majoritaire éventuellement, serait probablement la meilleure solution. Elle nous rapprocherait de nos partenaires européens qui dans la plupart des pays pratiquent ce mode de scrutin, et dont les gouvernements ne sont pas moins capables de gouverner. […]

Questions

1. Faites des recherches sur le contexte et les conséquences des élections législatives de 1988.

2. Expliquez la phrase soulignée.

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