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Le développement de la conscience phonologique est un enjeu essentiel à l’école maternelle. Les élèves doivent en effet acquérir des habiletés phonologiques qui, avec l’acquisition du principe alphabétique, leur permettront d’entrer efficacement dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture au CP.

En complément des activités orales sans support matériel ni écrit ni imagé, des jeux et des ateliers d’entraînement phonologique peuvent être proposés aux enfants, individuellement et en petit groupe, pour manipuler les mots, les syllabes, les sons, et pour exercer l’écoute, la mémoire et la discrimination auditives.

Conscience phonologique et phonologie

« La conscience phonologique permet d’identifier les unités sonores constitutives de la langue : l’élève est capable de manipuler et d’isoler de façon intentionnelle les unités phonologiques d’un mot (syllabe, attaque, rime, phonème). » (Programme d’enseignement pour le développement et la structuration du langage oral et écrit du cycle 1)

Il ne s’agit pas de faire de la « phonologie » qui, au sens strict, est l’étude des correspondances phonèmes-graphèmes proposée ultérieurement au CP, mais d’« acquérir la conscience phonologique », c’est-à-dire la capacité à percevoir, à découper et à manipuler de façon intentionnelle les unités sonores d’un mot (syllabe, phonème).

Quelles activités phonologiques à l’école maternelle ?

Les activités phonologiques proposées à la maternelle prennent la langue pour objet d’étude. Elles conduisent les enfants à se détacher du sens des mots pour pouvoir les étudier et s’intéresser aux syllabes et aux sons. Elles les aident à prendre conscience que le langage qu’ils entendent est composé d’éléments (mots, syllabes, phonèmes) qui peuvent être isolés.

Les enfants apprennent à manipuler volontairement les sons, à les identifier à l’oreille et à les dissocier d’autres unités sonores. Ils apprennent à repérer des ressemblances et des différences. Une fois qu’ils sont capables d’identifier et d’isoler des syllabes communes à plusieurs mots, ils peuvent s’attacher à repérer quelques sons qui entrent dans la composition des syllabes, en commençant par les sons-voyelles, plus aisés à percevoir que les sons-consonnes.

Quels sont les repères de progression du programme 2025 ?

  • Avant 4 ans, les enfants identifient les sons de la langue lors de situations d’écoute ; ils identifient un mot donné à l’oral dans une phrase, dans un texte. L’enseignant(e) les habitue à scander les syllabes d’un mot, d’une comptine, et à frapper les syllabes dans les mains. On part de la perception du mot pour aller vers celle de la syllabe, dont l’unité est plus facile à percevoir que le phonème.
  • À partir de 4 ans, les enfants s’entraînent à discriminer des phonèmes. Ils manipulent les syllabes : ajout, suppression, permutation, répétition, fusion, substitution des syllabes d’un mot dit à l’oral. Ils dénombrent, toujours à l’oral, les syllabes de mots familiers, comparent et classent les mots selon le nombre de syllabes.
  • À partir de 5 ans, les élèves différencient des sons proches (on/en/un). Ils consolident le travail de manipulation des syllabes (supprimer, ajouter, remplacer, inverser, substituer, fusionner les syllabes d’un mot – par exemple fusionner les syllabes d’attaque de deux mots pour obtenir un pseudo-mot). Ils repèrent et produisent des rimes et des assonances. Ils discriminent et manipulent des phonèmes (par exemple trouver un phonème dans une liste de mots, localiser un phonème dans un mot).

Pourquoi mettre en place des jeux et des ateliers d’entraînement phonologique ?

La stabilisation des apprentissages phonologiques exige de nombreuses répétitions et reprises d’activités courtes et structurées. Les jeux et les ateliers d’entraînement, par leur facilité de mise en œuvre et leur complémentarité, favorisent un apprentissage progressif et durable. Dans la phase de découverte, on privilégiera les activités pour quelques élèves, dirigées par l’enseignant(e). À noter également que l’organisation en petit groupe convient mieux aux enfants qui participent peu ou qui se trouvent en difficulté en groupe classe.

La plupart de nos jeux et de nos ateliers sont autocorrectifs. Ils permettent aux enfants, une fois qu’ils se sont familiarisés avec les mots en jeu et les consignes de travail afin de ne pas faire obstacle à l’objectif l’apprentissage phonologique, de s’entraîner et de consolider leurs acquisitions en autonomie, individuellement ou en petit groupe.

Exemples de manipulations syllabiques à l’oral :

- Décomposer (ou découper, segmenter) des mots en syllabes : la-pin.
- Fusionner des syllabes pour former un mot ou un pseudo-mot : ra-dis –> radis / poisson, souris –> poiris.
- Dénombrer les syllabes de mots familiers.
- Discriminer une syllabe cible dans une suite de syllabes : ma - fa - pa - ma - sa.
- Repérer la syllabe initiale d’un mot (attaque) : la –> lama.
- Repérer une syllabe à l’intérieur d’un mot : la –> salade.
- Repérer une syllabe à la fin d’un mot (rime) : la –> chocolat.
- Identifier des syllabes identiques en début ou en fin de mots : pi –> pie, pirate ; toupie.
- Enlever, ajouter, répéter, permuter une syllabe dans un mot.
- Discriminer des syllabes proches.