Source : Charlotte Recoquillon, « Harlem (New York), une gentrification à l’américaine », Carto n° 84, juillet-août 2024. Crédit d'illustration : © Brad Pict / Adobe Stock

Dans le centre historique de ce quartier africain-américain, la population noire ne représente plus que 51,8 % des 130 440 habitants recensés en 2020 (sur 8 millions de New-Yorkais), contre 87,6 % en 1990 et 63 % en 2010. […] Si la gentrification fut rapide, elle ne fut pas spontanée. Au contraire, depuis les années 1980, les cabinets municipaux successifs ont empilé les politiques publiques pour capter les investissements et attirer les promoteurs privés, qui avaient déserté et abandonné leurs immeubles dans la décennie 1970, au plus fort du déclin du quartier. Semblable à d’autres ghettos de grandes villes américaines, Harlem concentrait alors de nombreux problèmes sociaux et souffrait d’une image dégradée. La population blanche avait « peur » et ne voulait pas franchir la « frontière » nord de Central Park, tandis que les classes moyennes et supérieures noires étaient